Aides et subventions


C’est un jeu auquel les entreprises françaises doivent savoir jouer: payer beaucoup d’argent à l’état (impôts, charges, taxes diverses), et en récupérer le plus possible sous forme de subventions.

Plas & Partners Productions, la petite société de production qui accompagne mes activités de chanteur, se livre avec un bonheur inégal à cet exercice. Il faut dire que les critères d’attribution de subventions par les différents guichets auxquels on peut s’adresser (dans le cas de la musique vivante: CNV, ARCADI, SACEM, ADAMI, FCM, etc.) sont parfois particulièrement subjectifs. Motif d’un rejet récent: les textes des chansons proposées ont été jugés “trop classiques”. Il est vrai que les vers rimaient, et qu’ils disposaient pour la plupart de sujet, verbe et complément…

Je me souviens que du temps de 00h00, nous nous livrions (dans un autre cadre et avec d’autres interlocuteurs) au même exercice. J’avais eu un jour une discussion téléphonique fort instructive avec le responsable d’un ministère dont une commission nous avait refusé une aide. Essayant de m’informer des motifs:
– Ils sont économiques, me répond-on. Vos documents comptables font apparaître des pertes.
– Ah!… Vous n’aidez pas les sociétés qui font des pertes?
– Non Monsieur, en effet.
– On pourrait pourtant penser que cet argent leur serait utile.
– Sans doute, mais si elles font faillite cet argent est perdu.
– Il faut donc faire des bénéfices pour pouvoir être aidé…
– Non plus, car en ce cas nous estimons que la société n’en a pas besoin.
– Ni pertes ni bénéfices, alors…
– Pour nous, c’est l’idéal.

J’étais resté perplexe, comme on l’imagine, à rêver à la minceur de la ligne d’équilibre sur lequel, pour bénéficier d’aides publiques, il fallait en permanence parvenir à se situer.

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