Dans les Annales, l’historien romain Tacite parle ainsi de l’Empereur Tibère: « Même lorsqu’il ne dissimulait pas, il s’exprimait toujours, soit par caractère, soit par habitude, en termes obscurs et ambigus ; il cherchait à rendre ses pensées impénétrables et des ténèbres plus obscures que jamais les enveloppaient ».
Mitterrand, qui avait lu Tacite, avait donc en commun au moins ce trait de caractère avec Tibère, lui qui disait paraît-il souvent cette phrase que m’a rapportée Erik Orsenna : « On ne sort jamais de l’ambiguïté qu’à son détriment ».
Il est intéressant de remarquer qu’à vingt siècles d’intervalle, les sculpteurs les représentent dans la même attitude: bras droit pas complètement tendu, main pas complètement ouverte, doigts pas complètement dépliés. C’est peut-être le geste de l’ambiguïté.
