IVG et vieilles dentelles

Toutes les petites filles n’ont pas l’occasion de rêver. Certaines ne sont traitées que comme de la viande.
L’histoire de cette petite fille de neuf ans, au Brésil, violée par son beau-père, enceinte de jumeaux, et sur laquelle on a ensuite dû pratiquer une interruption de grossesse, me scandalise.
J’aurais aimé pouvoir écrire: me scandalise comme tout le monde, parce que c’est lâche, criminel et dégueulasse d’abuser ainsi d’une enfant. Mais non. Il y en a que c’est l’avortement qui scandalise. Au premier rang desquels, l’archevêque de Recife; au deuxième rang desquels, le Vatican.
Il serait grand temps qu’au lieu de remettre des dentelles aux hommes (comme s’habillent les évêques lefévristes), l’Eglise fasse une vraie place aux femmes. Ca lui éviterait peut-être de proférer des aberrations comme “le viol c’est moins grave que l’avortement”. Ca remettrait peut-être un peu de chair et de compassion dans les attitudes totalement intellectuelles et dogmatiques d’une hiérarchie ecclésiastique remplie de coeurs secs, vieux et déconnectés.
Car c’est quoi, ce respect théorique de la vie des foetus, si, une fois qu’ils sont venus au monde, on se fout pas mal de ce qu’ils sont amenés à vivre, si on peut accepter qu’il soient traités comme de la marchandise, ou des machines à plaisir, en leur interdisant de porter remède aux conséquences des sévices qu’ils auront subi? C’est quoi, le droit à la vie, s’il ignore la dignité des femmes et des enfants?
Parfois j’ai le sentiment effrayant que nous sommes en train de régresser à vitesse V. Vers l’obscurantisme, l’arbitraire, l’ignorance. Ce n’est pas mieux du côté de l’Islam. La bêtise et le fanatisme copulent gaiement l’un avec l’autre, et conçoivent des intégrismes de tout poil. Il serait urgent, eux aussi, de les faire avorter.

S’abonner
Notification pour
guest

1 Commentaire
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
marie fpe

Cette gamine a heureusement trouvé autour d’elle aide, compréhension et compassion. Un rempart de femmes (dont sa mère) et d’hommes (dont le médecin) contre les abus du beau-père la crétinerie du prélât, qui ne peuvent désormais plus l’atteindre. Les dogmes… on s’en fout.