
Etait-ce Neptune? La Terre et cette lointaine planète s’étaient-elles subitement rapprochées? Il y avait là dans le ciel de Paris, de la taille de la lune, un objet nouveau, vert, étrange, poétique, qui ressemblait aux images floues qu’une sonde spatiale avait jadis envoyées des confins glacés du système solaire.
Quelques secondes plus tard, j’ai réalisé que c’était un ballon. Un ballon qui prend des voyageurs, mais fait du sur place, un ballon qui se contente de monter et descendre comme un gros ascenseur, une sorte de bateau-mouche vertical qui permet pendant quelques minutes, au-dessus du parc André Citroën, d’avoir une vue en surplomb de Paris.
Pluton? Voir Pluton? C’est impossible. C’est tout rikiki Pluton. Nina Berberova, une des rares écrivains qui connaissait son ciel, disait des choses sans importances: “le reste… c’est comme Neptune et Pluton”.
De toute façon il est bon d’être un peu “gonflé” pour imaginer une nouvelle planète dans le ciel de Paris. A moins de jouer au bilboquet avec la tour Eiffel …
“Objet nouveau”? Ah, ces poètes…On croit qu’ils marchent en ayant toujours les yeux tournés vers l’azur, alors qu’ils passent leur temps à se retourner sur les jolies silhouettes des passantes. Si tu avais mieux regardé le ciel de Paris avant de traverser les nuages, il y a belle lurette que tu aurais repéré ce ballon qui surplombe à la belle saison le sud-ouest parisien depuis des lustres.