Une amie me recommande fortement d’aller voir un spectacle.
Mais voici que je lis ce qu’en dit son auteur (un homme).
“Je rêve d’un texte qui règle son compte (non pas définitivement puisqu’on n’en finit jamais, du moins, radicalement) à l’homme de guerre, cet éternel masculin. Parole d’une femme, libérée autant qu’il se peut du dolorisme que lui assignent des conventions millénaires, paroles dressées en invective brutale et sans rémission face à la merde (il faut ici un mot net et absolu) du meurtre perpétuel (…)
Je rêve d’une parole dont on ne se remet pas, non en raison de sa violence mais parce qu’elle porte en elle une évidence sans réplique.”

Aïe! Difficile de faire plus dissuasif pour moi. Pour plein de raisons. Le ton affirmatif et grandiloquent. La prétention intellectuelle. L’évidente contradiction du propos (“régler son compte (!) à l’homme de guerre”, c’est entrer dans la même logique que lui). Le mépris latent de la femme, aucune femme n’étant sans doute capable, dans l’inconscient de l’auteur, d’écrire cette “parole”, et de se libérer elle-même du dolorisme que “des conventions millénaires” -nécessairement bien sûr forgées et imposées par les hommes- assigneraient à sa parole. Enfin, la suffisance de cette présentation! Je ne me remets pas (en effet) de cette “parole dont on se se remet pas, parce qu’elle porte en elle une évidence sans réplique”. Venir après Socrate et tous les sages, le Christ et tous les saints, Shakespeare et tous les génies du langage, et annoncer la parole dont on ne se remet pas…
Ça me la coupe.
(La parole)
Mais voici que je lis ce qu’en dit son auteur (un homme).
“Je rêve d’un texte qui règle son compte (non pas définitivement puisqu’on n’en finit jamais, du moins, radicalement) à l’homme de guerre, cet éternel masculin. Parole d’une femme, libérée autant qu’il se peut du dolorisme que lui assignent des conventions millénaires, paroles dressées en invective brutale et sans rémission face à la merde (il faut ici un mot net et absolu) du meurtre perpétuel (…)
Je rêve d’une parole dont on ne se remet pas, non en raison de sa violence mais parce qu’elle porte en elle une évidence sans réplique.”

Aïe! Difficile de faire plus dissuasif pour moi. Pour plein de raisons. Le ton affirmatif et grandiloquent. La prétention intellectuelle. L’évidente contradiction du propos (“régler son compte (!) à l’homme de guerre”, c’est entrer dans la même logique que lui). Le mépris latent de la femme, aucune femme n’étant sans doute capable, dans l’inconscient de l’auteur, d’écrire cette “parole”, et de se libérer elle-même du dolorisme que “des conventions millénaires” -nécessairement bien sûr forgées et imposées par les hommes- assigneraient à sa parole. Enfin, la suffisance de cette présentation! Je ne me remets pas (en effet) de cette “parole dont on se se remet pas, parce qu’elle porte en elle une évidence sans réplique”. Venir après Socrate et tous les sages, le Christ et tous les saints, Shakespeare et tous les génies du langage, et annoncer la parole dont on ne se remet pas…
Ça me la coupe.
(La parole)
Merci de tes mots. Ta parole n a heureusement pas été trop coupée.
Au Tchad, femmes comme hommes et enfants et vieillards ont encore subi les armes, les viols et les massacres. Nous avons dû quitter les sites et les camps et les bases…Nous replier dans ce qui peut ressembler au mutisme, à l enfer du cri ou du silence. Mais nous n’abandonnerons pas. Nous parlerons encore même s il vaut mieux murmurer ou laisser aux gestes même minimes et invisibles le baume de la présence pour que sur vive le plus grand nombre.