On l’entend ici chantée par Montel, l’un de ses créateurs. La création date de 1908, mais l’enregistrement de 1929.
Un jour une petite chatelai-ai-ne
Enlevée par des romanichels
Fut mise dans une chambre malsaine
Tout en haut d’la rue Saint-Michel
La p’tite au caractère rieur
Prit joyeusement son malheur
Refrain :
Le lendemain, elle était souriante
À sa fenêtre fleurie chaque soir
Elle arrosait ses petites fleurs grimpan-an-antes
Avec de l’eau de son p’tit arrosoir.
Les brigands furieux de la voir ri-i-re
Lui attachèrent les mains, les pieds
Puis par les cheveux la pendi-i-rent
Au plafond, en face du plancher
Puis la laissant là les voyous
Allèrent chez l’bistro boire un coup
[au refrain]
Les bandits jaloux d’son coura-a-ge
Un soir à l’heure de l’Angélus
La jetèrent du sixième éta-a-ge
Son corps tomba d’vant l’autobus
L’autobus qui n’attendait qu’ça
Sur la belle aussitôt passa
[au refrain]
Mais les assasins s’acharnè-è-rent
Sur elle à coups d’pieds, à coups d’poings
À coups de couteau la lardè-è-rent
Pour lui faire passer l’goût du pain
Et pour en finir les ch’napans
Ils la noyèrent dans l’océan
[au refrain]
Au moment où la pauvre fille
Allait remonter les flots
Un sous-marin avec sa quille
Coupa son corps en deux morceaux
Puis une torpille qui éclata
Fit voler le reste en éclat.
[au refrain]
La tempête le vent et l’orage
Soulevèrent les vagues de l’océan
La petite lutta avec courage
Bravant le terrible ouragan
Mais le tonnerre à ce moment
Tombe et foudroie la pauvre enfant
[au refrain]
Elle disparut dans l’eau profon-on-de
Une baleine lui bouffa les mains
Sa jolie chevelure blon-on-de
Fut arrachée par les requins
Un p’tit maquereau qui s’balladait
Lui barbota son porte-monnaie
[au refrain]
Vous croyez p’tète qu’elle en est mor-or-te
Et cependant il n’en est rien
Malgré cette secousse un peu for-or-te
La p’tite ne se sentait pas bien
Elle prit pour se remettre d’aplomb
Un p’tit cachet d’Piramidon
[au refrain]