Nous nous sommes retrouvés hier soir, une trentaine, à la mémoire de Charles-Henri Flammarion. C’était le premier anniversaire de sa disparition. Rien d’officiel. Une ancienne de la maison avait pris l’initiative de cette réunion dans un endroit élégant et discret, bien à l’image de celui qui nous rassemblait.
C’est étonnant que cet homme si réservé, parfois même si fuyant, ait laissé une trace si intense. Sophie Berlin, Adam Biro, Marion Mazauric, Gilles Haeri ont successivement évoqué sa mémoire au cours de quatre prises de parole brèves et justes. Son intelligence, son élégance, sa parfaite connaissance du métier et de sa maison, sa discrétion, son regard, son écoute, ses silences : ce n’étaient pas des panégyriques, c’était la vérité. De ce mélange de finesse et de réserve se dégageait un charme fou.
Charles-Henri aurait été bien étonné de l’entendre, mais lui qui était timide, qui fuyait les mondanités, qui pouvait paraître si froid et qui si souvent se cachait, était au fond un très grand séducteur. Il ressortait des échanges d’hier qu’à presque toutes les personnes qui ont travaillé avec lui, il a inspiré non seulement du respect et de l’admiration, mais aussi de la tendresse, et finalement une forme d’amour.