La fin de la physique

Lord Kelvin

Lord Kelvin prétendait, à la fin du XIX^e siècle, qu’il n’y avait plus rien à découvrir en physique et qu’on allait seulement raffiner des décimales. C’était juste quelques années avant l’arrivée de la relativité et de la mécanique quantique… Les Anglais ont toujours eu le sens de l’humour, même si, en l’occurrence, cet humour est rétrospectif.

Ce qui est amusant aujourd’hui, c’est qu’à l’opposé de ce que croyait notre rafraîchissant Lord, on n’en est pas du tout à “raffiner les décimales”. On cherche 90 % de l’univers. Je n’ai jamais bien compris ces histoires de matière noire, mais qu’on accorde tant de crédit à une science dont les calculs ne tombent juste qu’au prix d’une correction qui consiste à multiplier par dix la valeur observée du principal paramètre (la fameuse “masse manquante”) me paraît co(s)miquement suspect. Si un élève de terminale faisait cela à l’épreuve du bac, je ne suis pas certain qu’il serait reçu.

En disant cela, je viens peut-être d’énoncer une grosse connerie (vais-je m’attirer les foudres, ou pire : les sarcasmes d’Etienne Klein ?) A ma décharge cependant, j’invoquerai bien sûr l’illustre précédent de Lord Kelvin, mais aussi le fait que je ne suis pas physicien ; et quand bien même je le serais, cela m’autoriserait à affirmer en toute impunité que cette connerie se compose aux neuf dixièmes de connerie manquante, c’est-à-dire qu’elle est en réalité dix fois moins grosse qu’elle n’en a l’air.