Beta et psi

Je lui avais dit autrefois qu’elle n’était pas l’alpha et l’oméga de mon existence. Ça l’avait peinée. Je ne faisais pourtant qu’énoncer une vérité qui me semblait évidente : beaucoup d’années s’étaient écoulées entre ma naissance et le moment où nous nous étions connus ; même si nous nous aimions et si nous souhaitions que nos vies convergent, dire qu’elle occupait tout mon horizon était exagéré.

α β γ δ ε ζ η θ ι κ λ μ ν ξ ο π ρ ς τ υ φ χ ψ ω

Vingt ans plus tard cependant, les choses ont évolué. Tant de joies, tant d’événements partagés, tant d’aventures peu banales, tant d’épreuves surmontées, sans jamais nous séparer, ou quelques jours tout au plus… Nous avons au fil du temps fondu ensemble de multiples aspects de nos existences, de sorte qu’aujourd’hui, sans être devenus complètement fusionnels, si on me demande de placer les curseurs pour définir la part qu’elle a dans ma vie, je ne les pousse pas jusqu’à alpha et oméga, mais je vais bien jusqu’à bêta et psi.