Barbe et fils de pubs

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On critique à juste titre les “barbus” qui perpétuent une culture de soumission de la femme, et on s’émeut du flagrant déni de dignité qu’ils infligent à une moitié de l’humanité. Mais Molière avait déjà moqué cela avec génie dans l’Ecole des Femmes :

“Du côté de la barbe est la toute-puissance”, et de ces deux moitiés “L’une est moitié suprême et l’autre subalterne / L’une est en tout soumise à l’autre, qui gouverne”.

Or de qui se moquait-il à l’époque? Pas des mamamouchis, mais des braves bourgeois français.

Constatons à cette occasion que ce qu’on dit, même avec génie, ne sert pas à grand chose, car pas grand chose n’a changé. Le génie et sa critique ne dérangent que très marginalement les bourgeois dans leurs moeurs. La femme est encore de nos jours très souvent considérée comme inférieure, et au service de l’homme. Non seulement bien sûr chez les intégristes musulmans, mais aussi (alors qu’ils sont sans doute convaincus du contraire) chez des laïcs soi-disant évolués : j’en veux pour exemple nos mirifiques publicitaires qui se situent par définition à la pointe de la modernité, et nous inventent des scènes de soumission, de viol, ou de maltraitance pour nous vendre leur camelote. 

Ah! Mais c’est du second degré, suis-je bête!

L’ennuyeux, c’est que, dans la pub comme ailleurs, le second degré ne vient jamais sans une bonne dose du premier.

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