Marée populaire

Je considère la série de manifestations diverses que la France Insoumise, la CGT et d’autres s’efforcent de faire se succéder depuis plusieurs mois et je constate comme tout le monde que la mayonnaise ne prend pas. La « marée populaire » que plusieurs dizaines d’organisations avaient appelée de leurs vœux samedi était à tout petit coefficient. Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne chose, car il faut que le mécontentement s’exprime sans s’envenimer dans la frustration, mais je laisse à la presse, aux politiques et aux spécialistes des mouvements sociaux, toutes personnes bien plus compétentes que moi, le soin de tirer les enseignements d’une telle situation.

Moi, je suis, comme on sait, plongé dans la lecture de Vialatte, sous la plume duquel j’ai relevé ce passage :
« On n’entend plus au guichet de la poste ce client revendicateur et prêt à tout pour la joie de protester, même à marchander le timbre-poste ; cet homme têtu, grandiloquent et tatillon qui fit la fortune de Courteline. L’évolution, s’il en est une, a agi dans le sens de la docilité. La révolte elle-même est un slogan ».

C’était écrit avant mai 68. Et bien que les traits du héros courtelinesque fassent songer à ceux de Jean-Luc Mélenchon, force est de reconnaître, cinquante ans après, que nous sommes de retour à la case départ.

Gilles Caron, Mai 68, Rue Saint-Jacques, Paris. © Gilles Caron

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