Chiure de cygne

Voici qu’on reparle de la grippe aviaire, qui réapparait en Europe dans des élevages de canards britanniques et de poulets néerlandais. Comme le virus se contentait depuis quelque temps de végéter en Chine, le profane se demande par quelle opération du Saint-Esprit il a pu se transporter sur les deux rives de la mer du Nord. En l’occurrence, la réponse a la forme de beaux oiseaux blancs : le Saint-Esprit opèrerait par le truchement de chiures de cygne.

Les cygnes sont migrateurs. Ceux qui passent par chez nous suivent un trajet Nord-Sud, descendant à l’automne, ascendant au printemps. En été, dans le grand Nord, il arrive qu’ils fréquentent des cygnes de toutes provenances, notamment asiatiques. Là, ils contractent le virus, sans conséquence pour eux puisqu’ils sont porteurs sains. Puis, redescendant vers le Sud et survolant nos contrées, ces volatiles satisfont en altitude à des besoins naturels. Si ça tombe sur une ferme avicole, bingo !

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On ignore pour le moment si cette souche du virus de la grippe mutera pour devenir transmissible à l’homme, mais on nous assure que « toutes les précautions sont prises ». J’ignore en quoi elles consistent. Peut-être, comme pour Ebola, va-t-on établir des contrôles aux aéroports, et obliger les cygnes à y atterrir.

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