​Selon l’usage en vigueur dans les restaurants gastronomiques, le maĂ®tre d’hĂ´tel avait, en prĂ©sentant chaque plat, dĂ©crit succinctement sa composition et sa recette. La cliente avait salivĂ© Ă son Ă©coute, et s’Ă©tait Ă chaque fois rĂ©galĂ©e.

Arriva le dessert. L’homme de l’art Ă©numĂ©ra la petite farandole de biscuits, glaces, mousses et gâteaux qu’avait inspirĂ©e au chef un arrivage de fruits exotiques. La cliente, qui n’avait pas ses lunettes, contempla la chose. Le fond de l’assiette Ă©tait blanc, et lui parut garni d’une sorte de crème ou de blanc-manger. — Et ça, demanda-t-elle, qu’est-ce que c’est ? Le maĂ®tre d’hĂ´tel, passĂ© une seconde d’Ă©tonnement : — Rien, madame. Un peu de vide nappĂ© de nĂ©ant. C’est très lĂ©ger.


Et ça ne fait pas grossir! Un régal!