Un article du Monde paru le weekend dernier cite Confucius : « Un voyage d’un millier de kilomètres commence avec le premier pas ».
J’aimerais poser à son auteur la question suivante : sachant que Confucius a vécu cinq siècles avant JC (551-479 pour être précis), et sachant que le système métrique date de la Révolution française (1795 après JC pour être précis), est-il plausible que Confucius ait pu dire cela ?
Non, évidemment. Le terme traduisant l’unité de distance chinoise est lieue, et il faut donc lire « Un voyage d’un millier de lieues commence avec le premier pas ».
Vous me direz que ça ne change pas grand chose à l’idée. En effet. Toutefois, je me permettrai encore de préciser, sans que ça change quoi que ce soit à l’idée non plus, que le sage qui a prononcé cette phrase, d’après mes vérifications, n’était pas Confucius, mais Lao Tseu.
Lao Tseu faisant le premier pas sur son boeuf.
Cette sentence contient une vérité profonde : le premier pas est souvent celui qui coûte le plus, c’est celui de l’engagement, physique et moral conjointement, celui du départ sur le chemin – qui
peut s’avérer ensuite beaucoup plus long que prévu. C’est sortir d’un fourmillement de pensées ou d’un plan bien construit, dont on peut avoir l’illusion qu’il est un chemin – pour s’engager dans
la vie très concrète (même si elle est spirituelle) du cheminement, de la réalisation, de la construction.
D’aucuns diraient que tu chinoises, mais, moi, je suis d’accord pour considérer, comme Confucius, que “la vraie faute est celle qu’on ne corrige pas”.