L’une des plus belles rencontres que j’aie faites Ă l’occasion de la FĂŞte Ă Boris, c’est celle de Thibaud Defever, dont le nom de scène est Presque Oui. C’est un guitariste exceptionnel, qui avait proposĂ© aux autres artistes participant Ă la fĂŞte de les accompagner, s’ils le dĂ©siraient. Moi, sur les trois chansons que je chantais, il y en avait deux dont j’avais composĂ© la musique et que je jouais au piano. La troisième, c’Ă©tait le Tango interminable des perceurs de coffre-fort, que les Frères Jacques avaient popularisĂ©e en leur temps. Pour celle-lĂ , j’ai acceptĂ© l’offre de Thibaud.
Je ne le connaissais pas. Un jour de dĂ©cembre, peu avant NoĂ«l, je suis allĂ© le voir Ă Lille, oĂą il habite. Nous nous sommes trouvĂ©s comme deux vieux amis, complices, attentifs, respectueux, amusĂ©s, et la musique que nous avons faite ensemble est venue avec une facilitĂ© dĂ©concertante, moi chantant, lui jouant, spontanĂ©ment en place, fluides, naturellement d’accord, et cette chanson qui est, mine de rien, longue et difficile, nous l’avons tournĂ©e trois fois et c’Ă©tait rĂ©glĂ©.
Dans la partie du spectacle qu’il assurait, Thibaud avait lui aussi trois chansons. Au Bal chez les Anges est l’une d’elles. Il a Ă©crit pour ce texte poignant une musique d’une incroyable douceur, et c’est cette douceur mĂŞme qui porte jusqu’Ă l’incandescence la nostalgie des mots de Vian :
“…Il ne restera rien / Que des villes fondues / Quelques squelettes / Et dans un coin / Un gosse perdu…”
A réécouter cette chanson, en ces temps de catastrophe nucléaire, je lui trouve un relief supplémentaire dont on se serait bien passé.
C’est très bien, en effet. Merci du partage. BTW, as-tu pu sauvegarder l’Ă©mission du 24 janvier que nous avons faites en partie chez moi Ă Paris?