Zombies

zombie-couple.jpg

On doit encore à Benjamin Franklin une observation curieuse, qu’il avait résumée dans le constat suivant : ‎« Beaucoup de gens meurent à vingt cinq ans et ne sont pas enterrés avant soixante quinze.»

C’est une façon de caractériser l’effet rapide, durable et radical que produit l’huile du réel en se répandant sur l’eau des rêves. Les gens, la plupart, mènent une existence de zombie. Ils sont engloutis, très jeunes, par le quotidien. Se loger, faire des enfants, travailler pour les nourrir : la période romantique du parcours s’achève brusquement. Ils ne peuvent pas faire autrement que renoncer à vivre. Ils ne se débattent même pas. Ils rentrent dans le rang, toutes aspirations engluées. Les fruits ne passent pas la promesse des fleurs.

« Ô pierres tendres tôt usées » chantaient Ferrat et Aragon. Et Brel : « ces métros remplis de noyés ».

S’abonner
Notification pour
guest

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires