MoTu, ou le bon combat

On retient gĂ©nĂ©ralement de l’apologue de MoTu un enseignement tactique : faites-vous passer pour faible, l’ennemi baissera la garde, et vous le vaincrez plus sĂ»rement.

Mais le plus intĂ©ressant, selon moi, c’est la rĂ©flexion sur la raison d’ĂŞtre de nos actes Ă  laquelle il nous invite. Lorsque nous sommes face Ă  un choix Ă  faire ou une dĂ©cision Ă  prendre, distinguons-nous bien l’enjeu vĂ©ritable auquel nous sommes confrontĂ©s ? S’agit-il d’un cheval, d’une princesse ou du territoire ? Autrement dit, sommes-nous capables de faire abstraction de toute rĂ©action psychologique ou Ă©motionnelle, pour discerner l’essentiel de l’accessoire, et nous guider sur les bonnes motivations ?

Ce questionnement stratĂ©gique est capital, et loin de ne concerner que les politiques ou les militaires, il intĂ©resse chacun d’entre nous. Car tous autant que nous sommes, nous nous trouvons, dans nos vies, Ă  la tĂŞte de petits royaumes : nos couples, nos familles, nos entreprises, l’Ĺ“uvre que nous produisons. Il faut les protĂ©ger, les faire prospĂ©rer. Or ces royaumes sont sans cesse aux prises avec la rĂ©alitĂ© du monde. Sur quel territoire sont-ils bâtis ? Qu’est-ce qui les fonde, vĂ©ritablement ? Qu’est-ce que je peux leur Ă´ter sans rien en perdre ? Sur quoi puis-je lâcher, et que dois-je, absolument, prĂ©server ? Si je sais cela, si j’ai cette clairvoyance stratĂ©gique, alors je serai bon prince.

Etre bon prince, en dĂ©finitive, c’est ne pas se tromper de combat.

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