Le génial lutin de la musique

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J’ai parlé la semaine dernière de la série de concerts que donnait Lewis Furey à l’Européen. J’y suis allé vendredi soir avec Claudine, comme annoncé. C’était extraordinaire. Tellement extraordinaire que nous y sommes retournés le lendemain, avec autant d’amis qu’on a pu en trouver.

C’est dur à décrire, ce que fait Lewis. Il revisite ici pratiquement quarante ans de chansons. Il fait de ses arrangements pops ou symphoniques une réduction pour deux pianos et deux choristes. Et, enchaînant le tout sans aucun temps mort, il nous embarque pour un voyage féérique, à travers les genres, les époques, les émotions. Une heure et quarante cinq minutes d’enchantements, de Brahms (dont il a traduit les lieder en anglais) à Leonard Cohen et Hervé Guibert (qu’il a mis en musique).

Ce qui est frappant, c’est la cohérence, la densité, la richesse et la subtilité de son univers. Sa voix, sa diction, sa silhouette, colorent son oeuvre d’une très personnelle étrangeté. Il irradie quelque chose de merveilleux, au sens fort du terme, avec parfois des reflets inquiétants. Il est sur scène comme un génial lutin qui règne sur la source des mots, et commande aux ruisseaux de la musique.

Ah! la musique… Quelle maîtrise, et quel raffinement. Rien que du piano, mais une leçon d’harmonie. Classique, Broadway, pop rock confluent sous ses doigts. Aucun accord n’est plat, aucun motif n’est fade. La musique est là, en notes bleues et blanches, qu’il envoie voler dans l’espace, bulles mordorées en syncopes, vives, irisées, éraillées, et parfois sombrement illuminées de silence.

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