Sa théorie (je la résume, et j’ignore si aujourd’hui elle est encore considérée comme valable) est que les chevaux, originaires de l’Amérique, arrivèrent en Afrique au début de l’ère quaternaire via le détroit de Behring (alors à sec) et l’Asie. Contrairement aux espèces indigènes, ils n’avaient pas développé d’immunité leur permettant de vivre avec les trypanosomes que véhicule la mouche tsé-tsé. Qu’inventa donc l’évolution? Les rayures. L’appareil de vision de la mouche distingue les animaux du sang desquels elle se nourrit en identifiant des masses sombres se déplaçant sur un fond clair. Avec les rayures, brouillage. La mouche ne voit pas les zèbres, et ne peut donc pas les piquer.
A l’appui de cette théorie, il présentait la carte de répartition des deux espèces. Là où il y a la mouche tsé-tsé sont les zèbres. Là où elle n’est pas, on ne trouve qu’ânes, chevaux, poneys.
Je tire de cette histoire une question que Reichholf se garde bien de traiter : si c’est la mouche qui fait les rayures, qui donc fait les mouchetis?
