Légèreté et détachement.
Je goûte la douceur bienheureuse de celui qui renonce spontanément à changer le monde. Qui y accepte sa place sans envier celle des autres. Qui sait qu’il a la chance que cette place soit bonne, et que la vie est brève. Qui est conscient de son privilège de ne connaître ni la guerre, ni la douleur, ni la pauvreté. Et qui s’efforce non seulement de ne pas détruire, mais de respecter ce cadeau que la providence lui a fait.
Il y a cette phrase magnifique d’un moine zen nommé Ryokan, cité par Denis Grozdanovitch dans son Petit traité de désinvolture:
“Au printemps, dans les allées aux cent fleurs, je joue à la balle. Si un passant m’interroge, je réponds: — Je suis un homme oisif qui vit à une époque de paix”.
La paix ne durera peut-être pas. Voilà pourquoi je chante.
Je suis un pessimiste heureux.
douce-amère ( le nom de cette jolie solanéé : dulca -amara ) est l’oxymore qui résume toute vie douceur …..amertume ; tantôt
l’une ,tantôt l’autre;