Comment était-il arrivé là ? Un papillon voletait dans la rame de métro. Il s’est d’abord posé sur la robe de Claudine, puis il est venu sur moi et n’a plus bougé. J’ai pensé qu’il avait besoin de reprendre ses esprits, alors moi aussi, pour lui offrir un répit, je me suis tenu immobile. L’animal sur mon genou a ému l’attention des voyageurs. On l’a photographié. Un touriste anglais qui avait une application de reconnaissance d’insectes sur son téléphone m’a proposé un nom : pieris napi. (Vérification faite, c’est le nom savant de la piéride du navet. La couleur de mon pantalon m’aura fait passer à ses yeux pour un gros légume.)
Nous sommes descendus du métro à Concorde. Il est resté accroché à mon pantalon. J’ai marché le plus lentement possible, jusqu’à ce que j’arrive dans l’escalier de la sortie qui jouxte le jardin des Tuileries. Là, il s’est envolé, à l’air libre.
À l’air, libre. Ça m’a réjoui pour la journée.
Merveille urbaine!