Pour se dire heureux

Qu’est-ce qu’il faut pour se dire heureux ? À en juger par mon cas, plusieurs choses, qui se combinent.

D’abord une enfance heureuse. Plus j’avance en âge, plus je suis convaincu que c’est le facteur déterminant. Naître dans un pays en paix, dans une famille aimante, être préservé de la violence, ne manquer de rien. Et pouvoir ainsi éprouver, dès le début de la vie, que celle-ci est bonne. Si l’on a eu cette chance (mais c’est une loterie) l’essentiel est acquis.

Ensuite, comme le dit Saint Augustin, désirer ce qu’on a. Le bonheur ne se trouve pas en cherchant ce qu’on n’a pas : ce n’est pas un vide que l’on comble, c’est un plein que l’on goûte. Corollaire : savoir jouir d’un rayon de soleil, d’un oiseau qui chante, d’un passant qui sourit, c’est-à-dire vivre au présent.

En troisième lieu (c’est moins glorieux) une certaine indifférence aux malheurs du monde. Il faut être apte à tenir à distance le flux continuel de malheurs que les hommes ne cessent de s’infliger à eux-mêmes, sans parler des mauvais coups que la nature leur porte régulièrement. Sinon c’est le désespoir.

Enfin il faut avoir fait deux ou trois belles rencontres, celle d’un amour, celle d’un enfant, celle d’un ami, et avoir eu la chance de déjouer les pièges (accidents, maladies) que la cruauté aléatoire de l’existence place volontiers sur l’humain chemin.

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Aguerre

Merveilleux et sage. Merci!