Je retrouve des notes vieilles de quatre ou cinq ans. Je jouais avec les mots au cours de nuits d’insomnie. Voici l’une d’elles. Je n’essayais même pas d’en faire une chanson.
La prudence est dense La poubelle est belle La baignoire est noire La verveine est vaine La cambrousse est rousse La bouchère est chère Le carrosse est rosse Le murmure est mûr Le diabète est bête Le poulet est laid Le boulon est long L’escabeau est beau Si l’endroit est droit Le revers est vert Le tordu est dû Le parfum est fin La défunte est feinte Le héron est rond Le faucon est con La morsure est sûre Le remords est mort Le méfait est fait Le maudit est dit La mélasse est lasse Et l’ordure est dure
Mais je ne te ferai pas le plaisir de
Arbon est bon
Oh, s’il-te-plaît, fais-en nous une scie, une de ces chansons bébêtes qui, servies avec parcimonie, éclairent par contraste celles qu’on adore mais qui mobilisent les tréfonds obscurs de notre cerveau.
Vive le calembour, l’esprit qui vole à lui aussi besoin de se soulager ?