Passe-moi le sel

Nous sommes huit milliards d’humains sur la planète. Si on nous mettait tous côte à côte, façon Corée du Nord, à raison d’un mètre carré par personne, nous occuperions toute la surface d’un rectangle de 100km de long sur 80 km de large. C’est à peu près la taille du département de la Marne, mais je doute qu’il y ait assez de champagne pour tout le monde.

Et si, comme dans le poème de Paul Fort, « tous les gars du monde voulaient se donner la main », notre ronde ferait deux cents fois le tour de la Terre. De sorte que si le premier de la file demandait à celui qui le suit « passe-moi le sel » alors que la salière est dans les mains du dernier, en supposant que l’instruction mette une seconde à se transmettre de proche en proche (et idem pour la salière sur le chemin du retour), il lui faudrait attendre cinq cents ans avant de pouvoir assaisonner son bifteck.

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