L’i françois

La proposition d’Eric Zemmour de ne plus autoriser les prénoms étrangers a fait l’objet d’une controverse à mon sens excessive. Il est en effet dans la logique de notre langue de chercher à franciser les noms. Même si la tendance récente va plutôt à l’encontre de ce phénomène, on nomme Londres Londres et non pas London, on dit Vienne et pas Wien, et Canton de préférence à Guangzhou.

Il en allait déjà de même au XVIè siècle, au moment où François Ier imposait le français comme langue officielle du Royaume. Un poète comme Ronsard était d’avis de remplacer le y (le i grec, donc allogène) « par l’i françois » dans les mots tels que cygne, nymphe, ou abyme, « pour monstrer qu’ils sont nostres, et non plus incognus estrangers ».

L’usage ne lui a guère donné gain de cause que pour abîme, mais je suggère à Eric Zemmour, dès qu’il en aura le loisir (ce qui ne saurait tarder), de reprendre le combat.

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Guy

J’aime ton humour légèrement subversif et toujours de haute volée littéraire … un régal …en tout cas moi qui suis nouvellement et officiellement « père« de la fille d’Anne-Marie qui se prénomme Alia, et bientôt grand-père d’un petit « Nahil » je n’ai pas vraiment intérêt à ce que Z sois président …😂sinon c’est l’exil assuré !