Circule en ce moment sur la toile une mauvaise fable attribuée à La Fontaine et soi-disant datée de 1671, intitulée Le chien et les chacals. En deux mots, un chien nigaud laisse entrer chez lui un chacal et toute sa famille, et se retrouve bientôt dépouillé de tout et chassé de sa maison. On comprend sans difficulté l’allusion : ce texte doit se lire à la lumière de la situation actuelle de l’Europe face aux migrants.
Naturellement cette fable est un faux. Il n’y a aucun chacal dans le bestiaire de La Fontaine. La philosophie du bonhomme le portait plutôt à dire « Il se faut entraider, c’est la loi de nature » (l’Âne et le Chien) ou « En ce monde il se faut l’un l’autre secourir » (le Cheval et l’Âne). Quant à l’écriture de ce médiocre pastiche, elle enfreint toutes les règles de la versification en cours au XVIIè siècle.
Je ne sais ce qui me révolte le plus dans cette affaire : le fond xénophobe et haineux de l’histoire, l’idée qu’on se serve de La Fontaine pour donner un air de prudente sagesse à un comportement lamentable, ou le fait que j’ai des amis qui propagent ces méchants propos en étant bien incapables de s’apercevoir qu’il s’agit d’un faux grossier.
Les trois, je le crains. Pour les amis, cela m’attriste. « D’un certain sot la remontrance vaine » : voilà le vers authentique de La Fontaine qui m’est venu en pensant à celui qui a envoyé ou simplement transféré cette contrefaçon.
Que le faux soit laid, le fond en reste vrai. Point de xénophobie pour ceux qui se trouve envahis et dépouillés par des peuples qui abandonnent leur propre pays.
Certes, on peut faire plus cours : trop bon, trop con.
Mais pour Arbon. Je dirais trop (c)bon pour être honnête.
Il est bon d’apporter une correction si effectivement il s’agit d’un faux. Toutefois, s’approprier à votre tour La Fontaine pour aller dans votre sens idéologique n’est guère plus louable que ce qui a été fait par l’auteur de ce faux.
A vos citations de l’Ane et le Chien et le Cheval et l’Ane je pourrais répondre :
[i]”… Nous pouvons conclure de là
Qu’il faut faire aux méchants, guerre continuelle.
La paix est fort bonne de soi,
J’en conviens ;
mais de quoi sert-elle
Avec des ennemis sans foi ?”[i]
(“Les loups et les brebis”)
Et nous repartirions dans un débat impertinent du type “alors, de droite ou de gauche La Fontaine ?”. Cela n’a pas de sens.
A vous comme à l’auteur du faux, je propose de ne plus utiliser le nom d’autrui pour avancer vos propres idées politiques.
Merci pour votre commentaire et votre référence à la fable Les Loups et les brebis. Vous auriez aussi pu citer, plus pertinemment encore, une autre fable, La lice et sa compagne, déjà discutée plusieurs fois dans ce fil de commentaires.
Quant à votre conseil (“A vous comme à l’auteur du faux, je propose de ne plus utiliser le nom d’autrui pour avancer vos propres idées politiques”), il m’inspire deux remarques :
1) je ne m’abrite pas derrière La Fontaine pour avancer mes idées : je le cite textuellement. Ça ne peut pas être mis sur le même plan que le fait d’écrire un faux grossier (je vous confirme que Le chien et les chacals est un faux) et de faire dire à La Fontaine des mots qu’il n’a jamais prononcés.
2) j’écris ce blog sous mon nom, quand vous utilisez un pseudo (et une fausse adresse mail) pour m’écrire. Qui de nous deux est le planqué ?
Divertissant!
La farce est bien montée et on a bien rigolé!
Oui , prenons ça au second degrés!
Il vaut mieux en rire et merci pour ce moment!
La finesse de la réponse mérite d’être saluée chapeau bas… ce qui n’empêche pas de regretter la pauvreté de la dernière rime et le « boitillement » de l’octosyllabe à cause de la diérèse ( selon Quicherat , on doit prononcer : pourri-ez vous), sans doute faite dans la précipitation. On eut pu écrire, par exemple : « Dites-le nous, vous le devez ». Ce qui n’enlève en rien à la délicatesse de la répartie, je le reconnais volontiers. Permettez-moi de faire une dernière petite remarque : relisez « La lice et sa compagne » du même auteur… naturellement, chacun peut en avoir une lecture différente selon son cœur.
Merci. Pour ce qui est de La lice et la compagne, voir plus bas dans les commentaires du 7 novembre 2015.
tout à fait de votre avis la lice et sa compagne étant authentique n’en est que plus savoureuse
La vérité sort malheureusement de cette fable de La Fontaine, dommage qu’elle ne soit pas enseignée à nos enfants (à tel point que certains mettent en doute son origine) elle est tellement riche en enseignements et réalité du monde ; mais, comme trop souvent et de plus en plus, c’est la langue de bois qui domine, l’inculture générale le “politiquement correct”.
Il ne s’agit certainement pas d’un faux, mais plutôt d’une fable “attribuée” à tort à La Fontaine alors qu’elle est d’Ésope !..
Après le viol encouragé de frontières, celui des propriétés privées ? C’est la suite logique !
Paris ne sauvera pas Mogadiscio, mais finira par lui ressembler.
ean Pierre Arbon, je vous tire mon chapeau pour cette fable representant la pensee de La Fontaine mais aussi sa philosohie et sa connaissance de la nature humaine de son temps. Cette transcription approfondie de la societe actuelle est tres valide et tres justifiee. C’est une verite absolue qui n’a rien a voir avec le racisme. Ceux qui voient cela comme contraire a leurs valeurs n’ont rien compris. Ce message a ete ecrit par quequ’un qui a une vue tres perspicace et tres approfondie de la societe actuelle. Je vois que la France est encore aveuglee par une ancestrale culture qui n’existe plus depuis le depart de De Gaulle. Ces sentiments humains exprimes pour son prochain sont dues a un aveuglement par un sable saharien jete dans les yeux pour inhiber la realite d’une colonisation mondiale fondee sur une religion unique et un nouvel ordre mondial.
A l’énoncé du titre j’ai évidement subodoré qu’il s’agit d’un faux… Mais quelle importance et qui sait si aujourd’hui La Fontaine n’en écrirait pas une de cette teneur , au lieu de ne voir que la haine et le rejet de l’autre ne faudrait-il mieux pas s’interroger sur ce qui a pu amener son auteur à l’écrire et,mon Dieu, s’il nous a trompté (ou essayé) en utilisant une fausse origine puisque nous sommes si bon et si tolérant je propose qu’on lui pardonne , que l’arbrisseau ne cache pas la forêt ! Non les Français ne sont pas racistes et remplis de haine et d’intolérance , ils se rendent bien compte qu’ils sont en train de se faire fagociter leur culture , leur dignité , leur vie au nom du partage et l’Amour des autres , allons arrêtons cette triste farce , ouvrons les yeux et les oreilles , sinon avant une décénie ( peut-être deux) avec de la chance , l’Europe sera une terre de désolation , nous serons les esclaves de nos hôtes . Je ne vois pas dans cettre triste prédiction l’ombre de la haine bien au contraire , car je suis persuadé que tous aurons beaucoup à perdre et peu à gagner si ce n’est la haute finance qui tire les ficelles de toute cette mascarade, la crise des migrants est orchestrée par la finances et les tarés qui se font abusivement appeler ” l’élite” , quelle misère …Il y aurait encore beaucoup à dire , mais à quoi bon puisque chacun, j’en suis persuadé, restera enfermé dans ses idées , certain de détenir la vérité et d’être meilleur que l’autre…
Nous sommes déjà les esclaves de nos hotes, via les cotisations sociales les plus élevées du monde et la fiscalisation.
Je ne suis pas d’accord avec cette fable, mais je n’accuserai pas d’infamie un pasticheur qui a déployé beaucoup d’efforts pour exprimer son inquiétude partagée par beaucoup. S’il fallait évoquer le passé, je penserais aux appréhensions des naufragés de la Méduse partagés entre le désir de sauver leurs compagnons d’infortune de la noyade et la certitude que leur esquif s’enfoncerait sous leur poids.
celui qui a ecrit cette soi disant fable datnt de 1671 ne connait pas son histoire , il parle a un moment de “peau de chagrin”, or cette expression n’est apparue qu’au 19eme siecle apres la parution du livre de Balzac
Oui usurper La fontaine ce n’est pas bien ! Mais je trouve le texte bien fait pour ma part ! Et finalement Il est bien dans l’esprit d’une autre fable de la fontaine la lice et sa compagne!
Et sur le fond qui peut affirmer que l’avenir ne donnera pas raison a l’auteur de cette fable … ?
Superbe Daniel …… condensée mais TELLEMENT VRAIE, votre réponse
Dire que cette fable est de La Fontaine est certes un grossier mensonge !
Mais l’agacement que ce mensonge suscite montre bien le problème posé :
c’est affreusement crédible !
Ces extrémistes n’en sont pas à un mensonge près pour essayer de répandre leur thèse raciste . Des fabulistes , des chanteurs ( j’ai aussi reçu un faux attribué à “Grand corps malade) leurs servent d’alibi , mais ils ne sont pas très intelligents car ils s’approprient des artistes que l’on sait humanistes et de ce fait sont facilement démasqués en donnant la preuve de leur bêtise . Ah si ça pouvait faire comprendre aux gens ce qu’ils sont réellement et le danger qu’ils représentent pour la démocratie
Monsieur Arbon… pouvez-vous me confirmer que vous donnez tout vos avoirs à ceux (étrangers ou non) qui vous les demandent?
tous (vos avoirs)
Et moi je vous dis que ces vers sont fort bons…
Oui, bien sûr, il s’agit là d’un pastiche, mais son sens est très exactement le reflet de ce qui se passe. Demandez à ceux qui servent aux restos du cœur… ils vous diront avec quelle arrogance on leur réclame certaines denrées que l’on jette à peine commencées.
mais surtout les denrées sont revendues…
TRIPLE BRAVO SILVIA
“le fond xénophobe et haineux de l’histoire,”
Pauvre petite chose fragile.
Ne vous en faites pas pour moi.
Cher ami.
Avant de diffuser une tel infamie
te croyant sensé jusqu’à aujourd’hui
N’aurait tu pas pu au moins vérifier
Que tu colportais la, une contre vérité.
Tu touche mon amis à la culture française
Que tu rabaisse hé oui, à une image niaise
Dans un but dangereux utilisé par d’autres
Pour créer la terreur en bien mauvais apôtre.
La fontaine était un grand
Mais surtout pas un gland.
Et comme je te croît honnête et sensé
Je te remercie bien de vouloir diffuser
Amitié
Philippe
Je suis, Monsieur, d’accord avec votre pensée,
Que je crois honnête et sensée,
Mais quel est cet ami à qui vous écrivez ?
Pourriez-vous nous le préciser ?
Que de fautes de français pour quelqu’un qui s’en veut le défenseur.
que ne peut de tout le monde être de bon Français nantit.
7 fautes !.. Pour un “lascar” qui se prétend l’apôtre de la langue française !.. Ah … c’est bien internet !.. Une foultitude de glands incultes qui se complaisent à la ramener à tout bout de champs sur tout ce que généralement ils ne maîtrisent nullement !..
BRAVO
quand même pas mal de fautes pour un défenseur de la culture Française que la parodie dérange
BRAVO
Et celui là il est de qui ?
LA LICE ET SA COMPAGNE
Une Lice étant sur son terme,
Et ne sachant ou mettre un fardeau si pressant,
Fait si bien qu’à la fin sa Compagne consent
De lui prêter sa hutte, où la Lice s’enferme.
Au bout de quelque temps sa Compagne revient.
La Lice lui demande encore une quinzaine ;
Ses petits ne marchaient, disait-elle, qu’à peine.
Pour faire court, elle l’obtient.
Ce second terme échu, l’autre lui redemande
Sa maison, sa chambre, son lit.
La Lice cette fois montre les dents, et dit :
« Je suis prête à sortir avec toute ma bande,
Si vous pouvez nous mettre hors. »
Ses enfants étaient déjà forts.
Ce qu’on donne aux méchants, toujours on le regrette.
Pour tirer d’eux ce qu’on leur prête,
Il faut que l’on en vienne aux coups ;
Il faut plaider, il faut combattre.
Laissez-leur prendre un pied chez vous,
Ils en auront bientôt pris quatre.
Jean DE LA FONTAINE
Celle-là est bien de La Fontaine.
Ce que j’y lis, c’est que le méchant peut se trouver partout. Ici, la Lice dépouille sa compagne, c’est-à-dire sa voisine, sa compatriote. La Fontaine n’est pas naïf au point d’ignorer le mal. Mais il n’en fait pas un attribut de l’ennemi, ou de l’étranger. Grosse différence avec le chien et les chacals.
Mon Dieu, l’énergie que vous mettez à répondre patiemment, à argumenter….Pauvre La Fontaine, otage bien malgré lui. Bien sûr que La lice et sa compagne invite à une réflexion les trop gentils. Histoire banale + le talent de La Fontaine. Ça n’excuse pas la diffusion de fausses informations haineuses. Il y a assez de vrais soucis sur ce thème. Utiliser la poésie en plus comme “cheval de Troie” … ! Pour la fin de votre commentaire principal tout en haut, je citerais Voltaire : “Mon Dieu, gardez-moi de mes amis, je me charge de mes ennemis” !
Vu le portrait que La Fontaine fait du chien dans “Le Loup et le chien”, il y a dans le choix de ce personnage une jolie balle dans le pied… ou un autoportrait inconscient (veule, soumis, respectueux de “l’ordre”, …)
Comme disait le vrai La Fontaine, tel est pris qui croyait prendre!
Et moi je dirais : et pan dans les dents de ces sots!