La vache et le bon Dieu

Dans un article en ligne (d’une lecture par ailleurs passionnante, et intitulé L’effondrement qui vient), j’ai été arrêté par la phrase suivante : « au fil des mois nous avons été traversés par de grandes émotions, ce que les anglo-saxons appellent le « Oh my God point » ( Oh la vache ! ou Oh mon Dieu !) ».

Cette traduction qui hésite entre la vache et le bon Dieu établit implicitement entre les deux termes une équivalence inattendue. La langue française offre de joyeux coq-à-l’âne.

L’appel à Dieu est commun à toutes les langues, ou peu s’en faut. L’invocation de la vache nous est en revanche plus spécifique. En cherchant d’où l’expression pouvait bien venir, j’ai trouvé sur Yahoo! l’explication suivante : au XVIIè siècle, on amenait les vaches dans les villes, c’était la façon la plus simple de livrer le lait. Mais ce mode de livraison à domicile n’allait pas sans s’accompagner de déjections. Un certain Sieur G. de Lannoy aurait ainsi écrit dans ses Mémoires, datées de 1657 : « Oh la vache, passez donc votre chemin et vous, bouvier, veillez à ce que votre protégée ne crotte pas le pavé plus que nécessaire ».

Vache et villeL’histoire est séduisante, mais je doute de sa véracité. Dans le catalogue de la Bibliothèque Nationale, on ne trouve sous le nom d’auteur G. de Lannoy que deux titres :  L’Ecole navale et les programmes universitaires, paru en 1900, et un Essai sur la topographie médicale de Douay, département du Nord, et sur la phthisie pulmonaire qui est commune dans cette ville, daté de 1807. Difficile d’imaginer qu’il y soit question de bouses ; quant aux dates, elles ne concordent pas.

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Eric Padieu

Et Brassens qui parlait d’une vache dans un pot de fleurs 😉