La comtesse aux pieds nus, ce très beau film de Mankiewicz qu’illumine la beauté d’Ava Gardner, passait à la télé dimanche soir. Une petite scène m’a frappé. Lors d’une soirée populaire, un garçon aborde une soubrette de façon insistante et l’entraîne à l’écart. Ça ne plait pas à la fille, qui se dégage en lui flanquant une gifle. L’incident en reste là.
© Olivier Ploux
Je me demande ce qui fait qu’on ne peut plus aujourd’hui régler les choses de cette façon. J’ai connaissance d’une affaire dans laquelle des gestes peut-être déplacés ont été dénoncés à une cellule d’écoute qui a « recueilli » la parole anonyme des victimes, à partir de quoi (alors qu’il n’y a ni viol, ni violence, ni contact sexuel) l’histoire a enflé, duré des semaines, impliqué de plus en plus de monde, et fini par engendrer des dégâts hors de proportion pour les protagonistes, et ruiner la vie de l’un d’eux.
Je comprends le dispositif quand des enfants ou des mineurs sont impliqués, quand s’exerce une vraie violence, quand l’agresseur détient sur la victime un pouvoir dont il abuse (qu’il est par exemple son chef ou son employeur). Je me réjouis naturellement que puissent être dénoncées et entendues toutes les approches sexuelles brutales et non désirées. Mais il me semble que pour une main baladeuse, un baiser qui dérape ou un contact un peu appuyé, nos mères et nos grands-mères savaient comment se défendre sans en faire tout un plat.
Tout à fait d’accord !