En cherchant une illustration pour le fil de lumière de mon article d’hier, j’ai trouvé par hasard (sur un blog, intitulé la dormeuse, qui m’a semblé extrêmement riche et bien fait) cette citation de Lucrèce qui m’a ébloui :
« Contemple donc comment, à la faveur d’un rayon de soleil qui fuse dans la pénombre de nos maisons, une multitude de corps minuscules se mêlent de mille manières dans le vide, à l’intérieur même du rai de lumière, et, comme soldats d’une guerre éternelle, se livrent combats et batailles, guerroient par escadrons, sans trêve, et ne cessant fiévreusement de se joindre et de se séparer : tu peux conjecturer par là ce qu’il en est de l’agitation sans fin des atomes dans le grand vide, pour autant qu’une petite chose peut fournir l’exemple des plus grandes et nous mettre ainsi sur la voie de la connaissance. »
On voit que dans l’Antiquité, philosophie poésie et physique pouvaient se combiner dans des textes extraordinaires. Celui de Lucrèce témoigne (dixit Cicéron) « à la fois de beaucoup de génie et de beaucoup d’art ».
J’adresse au passage mes félicitations au traducteur.
Event Horizon © Lawrence et Vincent Malstaf
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