Certains disent qu’entrer en extase, ce serait s’extraire de la stase, c’est-à-dire de l’immobilité. Je ne suis pas certain que l’étymologie soit juste, mais l’idée est jolie. En tout état de cause il s’agit de sortir de soi, de dépasser ses limites physiques et mentales, et d’accéder à un état de ravissement où l’on goûte, parait-il, au stade suprême de la joie.
À cette vision exaltée s’oppose le chemin inverse : abandonner le mouvement, rentrer en soi-même, y creuser un vide, se soustraire à l’attente et aux émotions, atteindre au détachement et parvenir ainsi à goûter une paix totale. C’est plus ou moins la voie orientale, celle du nirvana pour ce que j’en ai compris.
Considérant les deux options, je mesure l’abîme qui me sépare aussi bien d’un mystique que d’un maître zen.