C’est un trait de lumière qui déchire la nuit. Un train. Je suis dedans. Il fonce à travers la campagne obscure en rayant le silence. Les chiens depuis longtemps n’aboient plus à son passage. Vu de leurs niches, il doit ressembler à une grosse et lente météorite qui file à l’horizontale du sud vers le nord. D’autres convois en tous points semblables l’ont précédé, d’autres encore viendront après, dans un sens, dans l’autre. Le pays est strié de leurs fugaces égratignures.
Je suis à l’intérieur d’une égratignure lumineuse. Personne ne crie, personne n’a mal. La nuit saigne un peu, mais cela ne se voit pas.