Certains jours, je traverse des étendues intellectuellement désertiques. Je ne pense à rien, je ne me concentre sur rien. Tout est long et vide. Pas de prise où m’accrocher. De rares idées passent au loin, comme des ombres. A peine aperçues, elles disparaissent, bien trop maigres et bien trop labiles pour que je puisse en chevaucher une. Je ne peux pas même les approcher.
© Sara Fifarek
Alors, j’essaie juste de les entrevoir. Mon esprit est une caverne obscure. Je suis assis sur une pierre, près d’un feu presque éteint. J’attends. Je prends à la main un tison où rougeoient encore quelques braises. Je le tourne autour de moi. Il fait naître des reflets sur les parois. Je distingue, ou je crois distinguer, des formes qui retombent aussitôt dans le noir. C’est indéchiffrable, fantômatique. J’ignore de quelles figures je suis le chasseur. C’est peut-être Lascaux.
C’est une jolie perspective !
J’espère que l’avenir te donnera raison…
Belle image que celle d’Arbon en chasseur de Lascaux des temps post-modernes… Moi je me demande si à ton corps (et à ton esprit) défendant, tu n’apprends pas à méditer ? A laisser filer les idées qui passent, à demeurer dans le vide. Tu en arriveras sans doute à ne rien attendre, que la perception de ton être-là, de sa respiration et de sa petite lumière. Ensuite, tu ne considéreras plus que tu sors d’un désert mais d’une parenthèse contemplative iconoclaste, régénérante, affutant encore ta réceptivité au monde…et qui fera venir vers toi, au grand jour, les Idées ? 🙂