C’était au début de ma relation avec Claudine. Chacun de nous avait son appartement. Nous passions les nuits alternativement chez l’un ou chez l’autre, et pour nous retrouver, il nous fallait traverser une partie du bois de Boulogne, ce que nous faisions souvent à pied, le soir, la nuit, ou au petit matin.
Un jour, au cours d’un de ces allers et retours sylvestres pleins de promesses et de délices, l’un de nous a fredonné la comptine : « Promenons-nous dans les bois / Pendant que le loup n’y est pas / Si le loup y était / Il nous mangerait ». J’ai pensé qu’il y avait un moyen facile d’échapper au loup, et je l’ai mis en chanson (musique, charmante, de Michel Béra).
De chez toi à chez moi
On traverse un grand parc
De chez toi à chez moi
On traverse le bois
En traversant ce bois
On cherche sous les feuilles
En traversant ce bois
Si le loup n’y est pas
Si le loup y était
Je te le dis ma belle
Si le loup y était
Prêt à nous dévorer
Je te dévorerais
Avant lui tout entière
Je te dévorerais
D’amour et de baisers
Ton amour tes baisers
Me rendraient la pareille
Ton amour tes baisers
Aussi m’avaleraient
Et s’étant avalés
Consumés langue et flamme
Et s’étant avalés
L’un dans l’autre cachés
Rien ne subsisterait
Au mufle de la bête
Rien ne subsisterait
Que la terre mouillée
Mouillée et imprégnée
D’une humeur amoureuse
Qui fait battre les cœurs
Et ressemble au printemps
Vraiment une belle mélodie et des paroles touchantes par la force de l’amour inconditionnel qui vous unit. C’est un clin d’oeil à une très belle histoire d’amour comme chacun de nous voudrait la vivre. Bravo !