Puisque débute la Coupe du Monde de football, je vais aujourd’hui parler rugby.
J’aime le rugby. Je suis les matchs internationaux depuis mon enfance. Difficile de me faire rater un France-Angleterre. Je vibre à ce spectacle intense et complexe beaucoup plus qu’à un match de foot (sauf peut-être quand ce dernier est porté à son degré de perfection, comme avec le Barça d’il y a deux ou trois ans).
Mes dernières émotions sont récentes, et remontent aux victoires de Toulon en Coupe d’Europe et en championnat de France. Au-delà de l’enjeu intrinsèque de ces compétitions, on assistait surtout aux dernières apparitions du joueur le plus élégant qu’il nous ait été donné de voir : Jonny Wilkinson. Elégance sur le terrain, élégance dans la vie. Tout le petit monde du rugby et de ses commentateurs a retracé l’extraordinaire carrière de cet homme et chanté ses louanges : je n’ai rien à ajouter à tout ce qui a été dit – car tout, justement, a été dit, même les choses les plus inattendues, jusqu’au rôle qu’a tenu la physique quantique pour le guérir de sa dépression (source: Le Monde). Je veux juste exprimer ici publiquement une admirative pensée.
Et maintenant, en route pour le Mondial.
Pour une fois, je ne partagerai pas ton enthousiasme : je ne pense pas que le rugby soit plus complexe (il n’y a qu’à écouter parler stratégie et placements durant des heures les journalistes sportifs spécialistes du foot sur la chaîne 21 de la TNT), ni plus intense que le foot-ball (enfant, j’ai fait un malaise au Parc lorsque le penalty tiré par Nîmes contre le Racing-Club-de-Paris fut rejoué, donnant la victoire aux sudistes). Tout est fonction de l’interprétation personnelle de chacun (et aussi de son parcours ). Par exemple, amateur (parfois déchaîné) de foot depuis plus de cinquante-cinq ans, je n’appréciais pas le jeu du Barsa (ni celui de l’équipe d’Espagne) de ces dernières années : trop intellectuel, pas assez spontané. Je ne connais pas Wilkinson autrement que par quelques commentaires glanés ici ou là mais je suis bien certain qu’il s’agit d’un joueur exceptionnel… tout comme Messi ! En fait, je trouve le foot plus fluide que le rugby (que j’aime aussi : j’ai longtemps “supporté” le Stade Français à Jean Bouin) tandis que le spectateur comprend mieux ce qu’il se passe sur le terrain (du moins le croit-il). Je continuerai donc à aller applaudir Ibrahimovic et le PSG nouvelle version. Comme quoi, les goûts et les couleurs… (air connu)