Un stratagème et un cochon

C’était un jeune plumitif inconnu, qui était monté à Paris dans l’espoir d’y décrocher une place de chroniqueur dans un grand journal, mais qui, dépourvu d’introductions, avait trouvé portes closes, et crevait la faim.

Il eut l’idée, en dernier recours, d’envoyer aux directeurs des titres de presse les plus prestigieux de l’époque une lettre circulaire ainsi rédigée :

« Monsieur, littérateur peu connu et dénué de protections, je vous prie d’être assez aimable pour m’envoyer une lettre de recommandation auprès de vous-même… »

Son stratagème réussit. C’était vers les années 1850. Il s’appelait Charles Monselet, et devint une des personnalités les plus en vue de la capitale. Il a composé un sonnet à la gloire du cochon qui s’ouvre sur ces deux vers :

Car tout est bon en toi, chair, graisse, muscle, tripe !
On t’aime galantine, on t’adore boudin.

Charles_Monselet_d-apres_Andre_Gill.jpg

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les cafards

ben mon cochon !