Sic transit gloria mundi

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Une tradition, malheureusement interrompue depuis quelques papes, voulait que chaque nouveau pontife, pour signifier qu’il devenait véritablement le souverain pontife, fût couronné. Or, au cours de la cérémonie d’intronisation, sous les ors et les marbres de Saint Pierre de Rome, au milieu du plus grand déploiement de faste dont l’Eglise pouvait se montrer capable, un moine franciscain, les pieds nus, pauvre parmi les pauvres, se présentait par trois fois devant Sa Sainteté nouvelle. Debout, face à Elle, il allumait une petite mèche d’étoupe, qui brûlait en quelques secondes, et La regardant droit dans les yeux lui disait « Sic transit gloria mundi », ainsi passe la gloire du monde. (Ce qui, transposé en langage vulgaire, pouvait à peu près se traduire : « Inutile de te la péter »).

Bien que cette phrase n’ait pas été prononcée devant lui, ni en latin ni en argot, ce n’est pas le moindre mérite de Benoît XVI que de l’avoir entendue. Il y a dans son départ une forme d’humilité et de détachement, qui montre qu’il sait qu’il n’était pas indispensable, et qu’il s’en est souvenu avant que la maladie et la mort aient eu besoin de le lui rappeler.

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cepheides

Je suis athée et très peu concerné par les actualités religieuses mais je dois reconnaître que ce pape, Benoit XVI, a fait preuve d’une réelle classe et peut-être même d’une certaine grandeur en souhaitant se retirer à temps…