A la suite de mon article Anachorètes et cénobites, deux commentateurs de mon blog ont débattu du rapport qui pouvait exister entre un père cénobite et le Prince Albert. Eh bien, c’est que le Prince Albert a donné son nom au type de piercing génital masculin considéré par les spécialistes (au nombre desquels je ne figure pas) comme le plus répandu. (Un dessin valant mieux qu’un long discours, on se référera à l’article pour l’illustration).
Reste à déterminer de quel Prince Albert il s’agit. On peut exclure, au moins pour des raisons d’âge, le Prince Albert de Monaco, car il est bien plus jeune que le piercing éponyme. Certaines sources mentionnent, sans plus de précision, un “prince Albert” dont le pénis très long le dérangeait lors de ses déplacements à cheval, et qui l’aurait donc attaché à son aine par une boucle en métal. Mais les sources les plus nombreuses s’accordent sur le mari de la reine Victoria. La mode de l’époque se trouvant aux pantalons extrêmement moulants avec une redingote ouverte, le Prince Albert (1819-1861), soucieux de ne pas mettre sa virilité trop en vue, aurait porté un anneau sur le bout du gland afin de maintenir son pénis de côté, en l’attachant à sa cuisse par un crochet cousu dans la jambe du vêtement.
Dans une lettre écrite en 1850, le prince-époux avait défini le rôle qu’il s’assignait auprès de sa royale compagne : « combler les vides que la reine, en sa qualité de femme, était nécessairement obligée de laisser dans l’exercice de ses fonctions ». Manifestement, il ne souhaitait pas montrer comment il s’y prenait.