On sait que les faveurs dont jouit un produit dans le public peuvent être fugaces. J’en ai trouvé un bel exemple en fouillant (si je puis dire) l’histoire des roberts.
Un site dédié à ce sujet nous apprend ainsi qu’en 1873 « le biberon ROBERT à soupape reçoit une médaille d’honneur, Inscription : Paris 1873 – Exposition Universelle 1 – Honneur à ROBERT, et une autre à Marseille l’année suivante par la Société Protectrice de l’Enfance ».
Mais la science médicale évolue. « A partir des années 1890, et notamment avec les recommandations de l’académie de médecine de 1891, le biberon à long tuyau est de plus en plus décrié. En 1897, Le docteur Dufour écrit à son propos “le tolérer, c’est favoriser l’infanticide” ».
Et voilà ! On brûle ce qu’on a adoré. La maison Robert allait péricliter, au profit d’une marque qui se fit alors connaître « par une abondante publicité et un système plus pratique à nettoyer : tétine large sur goulot et bouchon valve à l’arrière » : “Le Parfait Nourricier”.
On suppose que le docteur Dufour était un médecin intègre et honnête. Heureuse époque. De nos jours, on se demanderait s’il n’aurait pas eu, par hasard, des intérêts dans le Parfait Nourricier, et si le succès de ces nouvelles bouteilles à lait n’était pas dû à un arrière-goût de pots de vin.
Tu vois le mâle partout…