Le texte, étourdissant, signé de Bruno Cosson, est une réécriture contemporaine du roman de Renart, chef d’oeuvre du Moyen-Age et quintessence d’un esprit français qui engendrera aussi bien Rabelais que La Fontaine. Il est devenu spectacle par le génie d’un comédien qui s’appelle Maurice Baud, et par le violoncelle de Marie-Claude Douvrain qui lui donne des reflets musicaux touffus et fauves d’une étonnante profondeur.
Ils sont tous là : Ysengrin, Tibert, Hersent, Chantecler, Hermeline, les chiens, les chasseurs, les anguilles, les jambons, la glace, l’hiver… qui se succèdent sur le visage et dans les gestes de l’acteur en une sarabande endiablée. Ce “roman de Renart gourmand et malpoli” est un éblouissement d’irrévérence, de truculence, d’immoralité, de tendresse : en un mot de santé. Il se donne au festival d’Avignon, au théatre des Amants, jusqu’à la fin du mois, et si vous êtes dans la région, je ne saurais trop vous conseiller d’y courir.
Theatre des Amants 12h15 jusqu’au 28 juillet. Réservation +33 (0)4 90 86 10 68.