Je compte au nombre de mes connaissances un homme tout-à-fait charmant, qui fut longtemps celui qui prenait la décision finale de “go / no go” lors des comptes-à-rebours de lancement des fusées Ariane.
Ayant pris sa retraite il y a un an, il se consacre à divers travaux de mécanique, tel celui qui l’a amené à créer un allumage électronique à base d’un flash d’appareil photo jetable, pour faire pétarader à nouveau une moto Terrot de 1906. Ceux de mes lecteurs que cela intéresse trouveront tous les détails d’une telle opération sur le blog qu’il vient d’ouvrir : http://hackerschicken.eu/.
Moi qui n’ai aucune disposition pour le bricolage, la lecture de sa prose m’a émerveillé. J’y ai découvert que le bon mécanicien doit avoir l’oreille musicale, et si possible absolue, car dans le cas d’un allumage à trembleur, « le réglage de la pression sur la lame vibrante se fait en réglant la hauteur du son de la vibration à 275Hz (“abeille en colère”) entre do et do dièse ». Quant au pilote, il devra pour sa part, puisque le système fonctionne avec des piles AA, s’intéresser au « nombre de boîtes de piles nécessaires au voyage », et par conséquent maîtriser parfaitement l’art du contrepet.
Notons enfin qu’il est prévu que la moto ainsi remise en ordre de marche participe au futur Rallye des clés à molettes, dont l’itinéraire reliera judicieusement les Clayes (78340) à Maulette (78550), dans les Yvelines.