Un jour, on se sent perdu.
La route est longue, les années passent, on a avancé. On pensait que c’était tout droit, mais à un moment on a dû prendre un chemin de traverse, qu’on a suivi longtemps, jusqu’à se trouver à l’écart, seul ou presque seul, sans plus savoir où l’on est, sans idée de la direction à prendre. Perdu.
(Le monde, l’espace est pourtant fiché, scruté, encarté dans ses moindres détails. Mais nos vies… Ah ! nos vies…)
C’est un sentiment étrange, de se sentir perdu : il hésite entre l’excitation et l’inquiétude. Nulle part on ne se sent plus libre que loin des sentiers battus. Nulle part on ne s’y trouve davantage confronté à soi-même.
Quelle belle symbiose entre l’image et les mots… c’est plein de lumière.
Ce sombre plaisir d’un coeur mélancolique… ivre de sa propre liberté, au bord de lui même – au bord du monde, c’est “le mouvement de l’homme immobile” de Bachelard : ” Cette immensité est en nous
– elle attachée à une sorte d’expansion de l’ Etre que la vie refrêne, que la prudence arrête, mais qui reprend dans la solitude (…) dés que nous sommes immobiles…”
Spleen d’automne? Eh! Poète, il y a des matins à Paris où je préfère te retrouver à la rubrique des “chiens écrasés”…