Je possède actuellement trois guitares. Deux sont électroacoustiques. La première m’a été offerte par mes amis à l’époque où je me suis lancé sur scène, car j’avais besoin d’une guitare amplifiée. Je suis allé la choisir dans un magasin à Paris. J’en essayais plusieurs, lorsque sur l’une d’elles, sans que j’y réfléchisse, je me mis à enchaîner deux accords atypiques qui sonnaient bien. C’était une Taylor série 7, légère, compacte, élégante. J’ai pensé qu’elle allait m’inspirer, et qu’elle contenait plein de chansons en germe: je l’ai prise. Rentré chez moi, j’ai retrouvé les deux accords. Ainsi est né le Voyage des mages.
Comme il me fallait pour mes spectacles une guitare de “secours”, c’est Luigi, mon ami luthier, qui l’a choisie pour moi. Une Takamine d’occasion, en parfait état, qu’il a entièrement révisée avant de me la vendre. Il ne s’est pas trompé. Elle assure si bien son rôle de remplaçante qu’elle est souvent titulaire, et que je donne presque autant de concerts avec elle qu’avec la précédente.
Ma troisième guitare est une Martin folk, simplement acoustique, achetée à New York, en 2000, dans un de ces magasins de la 48è rue qui ressemblent à des temples pour musiciens. En réalité, elle était elle aussi un cadeau, que mon associé Bruno m’avait fait quand nous avions vendu les éditions 00h00. Sont-ce ses origines américaines qui lui confèrent un son d’une noblesse particulière, et me donnent l’illusion lorsque j’en joue de me rapprocher de Dylan et de Cohen? C’est possible. C’est en tout cas celle que j’utilise en studio. Que nous utilisons, devrais-je dire, parce que lorsque Scott enregistre ses solos et ses fills de guitare acoustique, c’est aussi avec cette guitare qu’il le fait.
Tu fais mieux qu’Aznavour qui en a deux (des guitares)!