Marathon rentré

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J’ai deux vieux amis qui, pour fêter leurs soixante ans, avaient décidé de courir le marathon de New York.

L’un d’eux n’en était pas à sa première expérience. L’autre si : il s’était préparé pendant un an, le plus sérieusement du monde : inscription à un club d’athlétisme, entraînement trois ou quatre soirs par semaine, régime… Un an d’efforts, tendus vers cet objectif spectaculaire, pour un dernier et impressionnant défi physique avant d’entrer doucement dans la vieillesse : la course d’une vie.

Voilà qu’à cause d’une tempête qui portait un nom de grain de sable, Sandy, l’événement est annulé. Or, si celui de mes amis qui a déjà disputé plusieurs marathons est plutôt d’un caractère à s’accommoder des contrariétés de l’existence, ce n’est pas le cas du second : il est inquiet, râleur, pessimiste, et je crains qu’il ne prenne l’annulation de la course comme une offense personnelle. Je l’entends dire, comme si j’étais à ses côtés : « P… ! Quarante ans que cette course existe, et c’est précisément l’année où j’y participe qu’elle n’a pas lieu ! »

L’épreuve qui s’offre à lui n’est donc pas celle qu’il attendait. Elle n’en est pas moins intéressante. Elle ne consiste plus à courir jusqu’au bout des 42 kilomètres, mais à surmonter la frustration d’en être privé. En attendant, moi, j’ai juste envie de lui dire, et de leur dire à tous les deux, que je les admire de s’être lancés ce défi, et de l’avoir relevé. C’était une belle et inspirante aventure. J’aurais été bien incapable d’en faire autant.

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