La littérature s’entend habituellement comme « l’usage esthétique du langage écrit ». Elle est à l’homme ce que les mathématiques sont à la nature : une manière de s’affranchir des contingences de la matière et des corps, une intellectualisation des histoires qui permet de les appréhender et de les transmettre avec une efficacité saisissante mais abstraite.
Depuis l’invention de l’écriture, l’un des enjeux de la musique (au sens de Socrate face aux fables d’Esope) et de la chanson est de renouer avec l’oralité du langage, c’est-à-dire avec ses origines : le rythme, le souffle, la voix, la vibration d’une onde, et autour (ou au coeur) de l’intelligibilité du texte, la dimension sensible des mots.
L’écrit est décharné, désincarné. A l’inverse, chanter est un acte dans lequel se rejoignent les sens et l’esprit. Mettez de la musique dans des mots, tirez des mots leur musique : chantez, et la chair se fait verbe. Chantez, et vous créez un peu de Dieu.
Indeed…
Comme le disait déjà Augustin, chanter, c’est prier deux fois.