“J’ai longtemps été fasciné par les pianistes d’ambiance…”
Moi, j’ai longtemps été fasciné par Charlélie Couture. Sa voix, sa dégaine, et sa profonde originalité.
J’aime le regard décalé et sensible qu’il porte sur le monde, dont “Les pianistes d’ambiance” est un parfait exemple. En l’occurrence, c’est même ce regard à proprement parler qui devient ici le sujet de la chanson. “J’ai longtemps voulu être celui qu’on regarde avec un petit sourire plein de circonspection, parce qu’on le trouve étrange : – il est pas comme tout le monde… Celui qu’on comprend pas bien, celui qu’on fait semblant de pas voir quand on le croise, parce qu’il colle pas avec le décor”. J’aime par-dessus tout la liberté de traitement dont il fait preuve dans ce morceau. Un petit texte en prose, de style oral, un fond sonore de bruits de couverts et de conversations, un piano simple où la pop semble rejoindre Ravel. A l’arrivée, un miracle de délicatesse et de subtilité.