On apprend (Le Monde du 3 septembre) qu’à l’issue de nombreuses années de batailles boursières et juridiques, les sociétés LVMH et Hermès sont parvenues à un accord et règlent leur différend.
Rappelons que LVMH était entré secrètement au capital d’Hermès au début des années 2000, puis avait, au moyen de montages financiers d’une sophistication particulièrement opaque, franchi frauduleusement les seuils de détention qui auraient dû faire l’objet d’une déclaration auprès de l’Autorité des Marchés Financiers. Moyennant quoi ladite autorité, prouvant ainsi qu’elle n’en manquait pas, avait en 2013 condamné le groupe du malheureux Bernard Arnault à « la plus lourde amende jamais infligée par le gendarme de la Bourse » (dixit Le Monde) : 8 (huit) millions d’euros.
Un an plus tard, alors que l’opération se dénoue, LVMH enregistre dans ses comptes une plus-value de 2,8 milliards d’euros. (N’exagérons rien : 2,792 milliards d’euros, car il convient, en toute rigueur, d’en déduire la « lourde amende »).
Ce petit résumé de l’affaire montrant qu’il est considérablement plus rentable de contourner la loi que de la respecter, il sera intéressant d’observer les amis des belles personnes qui se sont enrichies dans l’opération continuer (ce qui ne manquera pas d’arriver) de faire la morale à tous les petits délinquants de France et de Navarre, et exiger – à juste titre – que la justice se montre à leur encontre d’une exemplaire sévérité.
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Effectivement assez scandaleux mais guère surprenant de la part d’un système qui érige l’argent en valeur suprême. Ce sur quoi, moi, je m’interroge, c’est le but recherché par ces grands capitalistes milliardaires du genre Arnaud parce qu’enfin, une fois acheté 3 ou 4 yachts, 2 ou 3 Ferrari (ou une Rolls), un château en Sologne (et/ou une villa luxueuse à Capri), un “jet” particulier, quel peut être l’intérêt de savoir que l’on possède un compte en banque à multiples zéros lorsqu’on sait également que la fin de la partie sera la même pour tout le monde ? A moins que, comme le prétendent certains, l’argent – ou plutôt ici la richesse – soit assimilé(e) au pouvoir sur les autres et on sait combien l’espèce humaine est grégaire et hiérarchisée, comme nombre d’espèces de primates. Je me félicite de ne pas être de ces “riches bourreaux de travail” puisque, dans le fond, possédant peu mais suffisamment pour vivre bien, je suis nettement plus libre qu’eux…