Renoir L’Ingénue
J’ai mis en musique Les Ingénus, qui est l’un de mes poèmes préférés de Verlaine. Je le trouve, dans l’esprit, assez voisin du conte de Maupassant dont je parlais hier. L’univers des femmes y est troublant, ambigü, équivoque, spécieux, mais son charme est aussi puissant qu’indéfinissable.
Je le trouve également d’une écriture incroyablement cinématographique et sensuelle. Gros plan sur les jambes et les chevilles de jeunes filles qui marchent dans la campagne, gros plan sur leurs nuques sous les tonnelles, visions fugaces de peaux nues et blanches, jeu de dupes dans l’excitation et la frustration du désir.
J’ai composé une mélodie qui correspond à ce que je ressens de la sensibilité de l’époque, et que j’ai arrangée, dans la maquette que je livre ici, avec juste ma voix, ma guitare, et le contrechant d’un violon, un peu à la manière de Fauré.
Les hauts talons luttaient avec les longues jupes,
En sorte que, selon le terrain et le vent,
Parfois luisaient des bas de jambes, trop souvent
Interceptés ! – et nous aimions ce jeu de dupes.
Parfois aussi le dard d’un insecte jaloux
Inquiétait le col des belles sous les branches,
Et c’étaient des éclairs soudains de nuques blanches,
Et ce régal comblait nos jeunes yeux de fous.
Le soir tombait, un soir équivoque d’automne:
Les belles, se pendant rêveuses à nos bras,
Dirent alors des mots si spécieux, tout bas,
Que notre âme, depuis ce temps, tremble et s’étonne.
Merci Brian. Ton écoute m’est précieuse.
Elle est très belle, ta chanson. Merci du partage.
merci les cafards !
merci pour ce cadeau. Un univers parfaitement rendu