The file room © Antonio Muntadas, photo Tara Nicholson
Le PDG de Google, Eric Schmidt, aurait déclaré récemment que le monde produisait actuellement en deux jours autant de données qu’entre l’aube de l’humanité et 2003… Je n’ai pas verifié. Ça m’a semblé d’abord impossible. Et puis je me suis dit que des milliards de gens qui n’avaient ni ordinateur ni téléphone mobile en 2003 en étaient aujourd’hui équipés. Qu’avec le haut débit ces machines échangent aujourd’hui communément entre elles des fichiers vidéo de plusieurs gigaoctets et non les quelques misérables lignes de texte qui étaient la norme il y a dix ans. Que corollairement la quantité d’informations (photos, films, musique, position GPS etc) exponentiellement produite par un nombre de producteurs lui-même exponentiel devait en effet, mesurée en octets, grimper d’une manière vertigineuse, quasi verticale, vers l’infini. Et que donc il se pouvait bien que, contre mon sens commun, M Schmidt eût raison (il est de toute façon mieux placé que moi pour le savoir, puisque c’est lui qui les recense).
En fait c’est 2003 qui m’a interloqué. En 2003, on était déjà, dans mon esprit, très avancé en matière de production de données. Rejeter, comme il le fait dans sa formulation, cette année récente du côté de la nuit des temps, ne pouvait me paraître qu’excessif.
Mais à quand remonte la nuit des temps, et à quelle date situer l’aube de l’humanité en la matière? Probablement aux années soixante, guère avant. Avant, rien n’était stocké ou transmis sous forme de bits.
Avant, c’était le néant.
Oh! Qu’t’es vigilant, mon ami… C’est corrigé. Merci!
En cherchant sur Google, évidemment, je lis que le PDG de cette entreprise se prénommerait Eric et non Larry.
Bof, voila que j’ai produit quelques octets pour pas grand-chose…