Jean Colerus est l’auteur d’une vie de Spinoza, “tirée des écrits de ce fameux philosophe et du témoignage de plusieurs personnes dignes de foi qui l’ont connu particulièrement”.
On apprend dans cet ouvrage publié en 1706 que Spinoza “se divertissait quelquefois à fumer une pipe de tabac; ou bien lorsqu’il voulait se relâcher l’esprit un peu plus longtemps, il cherchait des araignées qu’il faisait battre ensemble, ou des mouches qu’il jetait dans la toile d’araignée, et regardait ensuite cette bataille avec tant de plaisir qu’il éclatait quelquefois de rire”.
On voit ainsi que les plus grands esprits se satisfont parfois des joies les plus simples. Je dis cela sans me moquer, car Spinoza est un des très rares philosophes que je trouve sympathiques. Il est vivant, il est clair, il est libre, et il observe ses congénères à la manière d’un naturaliste. Il pense que les choix que l’homme fait sont plus sûrement dictés par son instinct ou sa nature que par des considérations morales ou spirituelles. Je tiens sa remarque “Nous ne tendons pas vers une chose parce que nous la jugeons bonne, nous la jugeons bonne parce que nous tendons vers elle” pour l’une des plus pénétrantes qui ait jamais été formulées. Je tends donc vers Spinoza et son esprit. Il y a chez lui quelque chose de la distance ironique du fabuliste. C’est d’ailleurs ce qui ressort de ces combats d’araignées: elles n’agissent pas en fonction du bien et du mal, elles ne sont ni vicieuses ni méchantes, elles ne portent pas la mort en elles, et pourtant elles la donnent nécessairement.
On apprend dans cet ouvrage publié en 1706 que Spinoza “se divertissait quelquefois à fumer une pipe de tabac; ou bien lorsqu’il voulait se relâcher l’esprit un peu plus longtemps, il cherchait des araignées qu’il faisait battre ensemble, ou des mouches qu’il jetait dans la toile d’araignée, et regardait ensuite cette bataille avec tant de plaisir qu’il éclatait quelquefois de rire”.
On voit ainsi que les plus grands esprits se satisfont parfois des joies les plus simples. Je dis cela sans me moquer, car Spinoza est un des très rares philosophes que je trouve sympathiques. Il est vivant, il est clair, il est libre, et il observe ses congénères à la manière d’un naturaliste. Il pense que les choix que l’homme fait sont plus sûrement dictés par son instinct ou sa nature que par des considérations morales ou spirituelles. Je tiens sa remarque “Nous ne tendons pas vers une chose parce que nous la jugeons bonne, nous la jugeons bonne parce que nous tendons vers elle” pour l’une des plus pénétrantes qui ait jamais été formulées. Je tends donc vers Spinoza et son esprit. Il y a chez lui quelque chose de la distance ironique du fabuliste. C’est d’ailleurs ce qui ressort de ces combats d’araignées: elles n’agissent pas en fonction du bien et du mal, elles ne sont ni vicieuses ni méchantes, elles ne portent pas la mort en elles, et pourtant elles la donnent nécessairement.
C’est une des voies de la sagesse que d’essayer d’évaluer la part d’araignée qui subsite en chacun de nous.
Un angliciste ne s’étonnerait pas qu’un homme dont le nom commence par “spin” s’intéresse aux toiles d’araignée!