Le genre féminin du mot économie

Un jour ou l’autre, j’ai entendu chacune des femmes chères à mon coeur (épouse, mère, soeur) revenir de faire des courses en affirmant – particulièrement en période de soldes – qu’elles avaient gagné de l’argent alors qu’elles venaient en réalité d’en dépenser beaucoup.

C’est que dans l’esprit de la plupart des femmes, l’économie s’actualise par l’achat, et se calcule relativement à ce que l’on aurait pu dépenser, non par rapport aux ressources dont on dispose. Pour faire beaucoup d’économies, il faut donc dépenser beaucoup. Cette vision intrinsèquement positive de la vie marchande implique que la plus prodigue est aussi la plus vertueuse. Elle met de l’allégresse dans la consommation.

Constatons toutefois que cette approche n’a pas de portée universelle. Elle ne s’applique parfaitement qu’aux secteurs de la mode, des produits de beauté, et de la décoration.

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(Constatons aussi que le Monoprix de mon quartier ayant récemment fait une promotion sur le champagne Heidsieck – une achetée, une offerte -, j’ai moi-même réalisé une économie en ressortant du magasin avec deux bouteilles qui attendent tranquillement d’être bues.)

 

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muriel

Cette approche s’applique donc à des domaines de consommation assez spécifiquement féminins…
Il faut dire que nous vivons une époque de marketing à outrance, où les marques nous incitent à acheter quand elles le déterminent, grâce à tout un arsenal d’opérations commerciales qui constituent
autant d’appâts en termes de “bonnes affaires” – donc d’économies.
Depuis l’arrêté ministériel du 8 janvier 2009, les enseignes sont en effet libres de choisir deux semaines de soldes complémentaires aux soldes nationales d’été et d’hiver, sans compter les
opérations de promotion ciblées sur quelques produits, à n’importe quel moment de l’année. Les marques jouent de la concurrence (soldes fixes) ou de la non-concurrence entre elles (soldes
complémentaires, promos), et un pousse-à-la-consommation évident se développe, avec ce type de proposition : un 2nd ou 3e article à moitié prix, une réduction par tranche de X euros, etc…autant de
formules marketing qui entraînent souvent une surconsommation fatale au vu de nos besoins.
Mais comme “nous” (mes excuses à celles qui ne seraient pas concernées…) ne cédons pas à TOUTES ces aubaines, nous nous flattons à la fois de faire des économies et de ne point dépenser trop !

Jacques Langlois

Bon, alors débouche-les, on arrive!